février 15, 2015
Francine Charron : Mon prochain
est un arbre
par Narciso Aksayam
Sombre froideur, sombrer. Rompue syntaxe. Sa hyène cruelle et un peu louche
de travers. Ce sont tissus rêches d’être que ces textes comme des tessons sur
la page, bien rangés, noirs. Boue, nerfs, bas rouges retroussés, envers, puits,
poudrière certaine. Isolats de mots, nets pour la transfiguration contemplée :
instants haïkaï, d’angoisse à bercer. La mort, la mort, toujours recommencée.
Je, soleil broyé de bistre pâle, étends une leçon de dureté découpée dans les
soies du néant : remonter à la morsure du poème, mon œuvre de résistance,
et de nécessité. Je genré. C’est une fille d’éveils graves et soulevée, à
la lutte avec le lavis de ses draps de vieille-fille où vacille la chair,
transpirante de t’annoncer une fragilité de vitriol, un rire d’hôtel et de
salive claire. Et peu d’arbre au final. Sinon la gravure de Marc Granier,
justement d’apparence xylo. Mais, d’une main de détresse, s’accrocher à la
racine ardente, d’étoile et de corps, d’étoile et de désert, d’étoile et de cou
garroté. Et fouiller du bout des doigts les caillots glacés d’alcools.
L’Arachnoïde
64 p., 13,00 €
64 p., 13,00 €
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